Un livre magnifique ! Malgré les difficultés rencontrées, nulle trace d'amertume ou de colère dans ce récit de vie… Un mot SERENITE
Présentation de l'éditeur :Une femme voyage à travers le désordre des souvenirs : l'enfance dans sa cage d'or à Saigon, l'arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam apeuré, la fuite dans le ventre d'un bateau au large du golfe de Siam, l'internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les premiers frissons dans le froid du Québec. Récit entre la guerre et la paix, ru dit le vide et le trop-plein, l'égarement et la beauté. De ce tumulte, des incidents tragi-comiques, des objets ordinaires émergent comme autant de repères d'un parcours. En évoquant un bracelet en acrylique rempli de diamants, des bols bleus cerclés d'argent ou la puissance d'une odeur d'assouplissant, Kim Thúy restitue le Vietnam d'hier et d'aujourd'hui avec la maîtrise d'un grand écrivain.
L'auteur : Kim Thúy a quitté le Vietnam avec d'autres boat people à l'âge de dix ans. Elle vit à Montréal depuis une trentaine d'années. Son parcours est hors du commun. Elle confie avoir fait toutes sortes de métiers - couturière, interprète, avocate, restauratrice - avant de se lancer dans l'écriture (en français) de ce premier roman.
Pour Kim Thúy, Ru est le premier de trois romans, les deux autres sont à écrire. « Ru est le roman de mes origines, un livre qui s'articule autour du mot survivre. Mon deuxième livre sera autour du mot vivre, et mon troisième, autour du mot aimer. Tu ne peux pas aimer pendant que tu essayes de survivre, ni même pendant l'apprentissage du mot vivre. »
Dès la première page du livre, on apprend que « En français, ru signifie «petit ruisseau» et au figuré, « écoulement (de larmes, de sang, d'argent) » (Le Robert historique). En vietnamien, ru signifie «berceuse» ou «bercer». » Dans ce livre Kim Thúy évoque avec beaucoup de délicatesse, de sensibilité et de poésie ses origines. En 1968, Kim Thúy est née à Saigon pendant l'offensive du Têt. Elle a 10 ans lorsqu'elle fuit avec sa famille le Vietnam comme boat people. Elle vivra quatre mois dans un camp de réfugiés en Malaisie avant d'arriver à Grandy au Canada.
A travers ce récit, l'auteur rend hommage aux personnes qu'elle a rencontrées durant toutes ces années en tout premier lieu ses parents, mais aussi son oncle Deux, sa grand-mère, les habitants de Grandy, Johanne, Monsieur Ming… Les souvenirs sont multiples parfois drôles, tendres ou dramatiques, Kim s'attache à des petits détails qui donnent une grande force à son témoignage plein d’espoir et d’avenir. En citant un proverbe que Kim a appris de sa mère « la vie est un combat où la tristesse entraîne la défaite », cela résume bien son envie d’aller de l’avant sans s’encombrer du passé « pour marcher jusqu’à nos rêves, jusqu’à l’infini. »
Kim Thúy : “je n'ai pas d'identité, je n'ai pas de racines réelles ni au Québec, ni au Vietnam. J'ai été transplantée, je me suis enracinée, mais je n'ai pas de lieu qui soit à moi.”